31 octobre 2008

Exprim'


La collection Exprim', aux éditions Sarbacane, vaut le détour. Elle publie des textes qui sont encrés dans notre époque, mettant en avant le destin de quelques jeunes, désireux de grandir et de vivre mais ne sachant pas toujours comment s'y prendre. Ces histoires pourraient être de véritables biographies. J'en ai selectionné quelques titres :


A 7 ans, Koffi bordait sa mère soûle, tandis que son père couchait avec sa secretaire.
Il grandit. Il cherche un équilibre entre ses racines africaines et l'occident, tout en se blindant contre l'exterieur.


"Mon père, avant c'était un numéro de magicien, le coup de la pièce qui sort de l'oreille. Après c'est devenu un numéro de compte. Et maintenant, c'est un numéro de téléphone. Je suis un chiffre, papa et maman sont ma racine carré. Je suis leur numéro commun. Un, un, un : trois fois le même, je suis comme eux, sans personne."



"Moi, c'est Karnal; enfin c'est comme ça qu'on m'a surnommé. En l'honneur des princes des ruelles, des quartiers et des villes perdues dans l'oubli, et à cause de la ressemblance avec mon vrai prénom. Style et stylo lantino; j'ai toujours eu la passion de la sape et des mots. Loin d'être un saint et pas vraiment un salopard, j'essaye de trouver une voie tant qu'il y a un juste milieu"


31 décembre, 23h59.
Karnal s'apprête à passer le nouvel an avec ses potes, Mehdi, Vato et l'imprévisible Marko. mais en cinq secondes, sa vie bascule : le voilà embarqué dans un hold-up ! Karnal refuse, puis finit lui aussi par " danser avec le diable ". Car pour ceux qui ont perdu tout repère, rien n'est plus facile que de glisser dans la peau d'un voyou.



Marion aime Nicolas à ce point : jusqu'aux coups, jusqu'aux "clients" qu'il l'a force à voir. Elle s'emploie à le contenter, il s'emploi à l'anéantir.
Un roman qui aborde dans concession le thème de la prostitution et de toutes ces choses qu'on est prêt à faire par amour...mais n'y a-t-il pas de limite?

" "Alors, ça t'a fait du bien de te faire baiser?" deuxième coup, il crache les mots, vomit les mots, plante les mots comme une pioche dans le coeur, le crève."